Plan du site Administration Contact
l'apprentissage en question
Vous êtes ici : 8 - Limites de nos interventions > Un point de vue pour Valérie
 

 

1 - Documents de base
1 . Témoignages
Le témoignage en question
2 . De l’effet de bascule
A propos de la "Mémoire"
Apprendre à lire et "dys" ?
Ecrire l’écrit
Musique
Musique et apprentissage
Dessin et représentation symbolique
De l’image à l’écrire
Forum

2 - Discussion des implicites
Dialogue et interprétation
Dyslexie
Lecture et compréhension
Questions autour de l’évaluation

3 - De ceux qui n’apprennent pas comme on enseigne
8 bis Dys-calculie et autres dys
Que faire ?
Parcours du lire écrire

4 - Evaluation d’expériences de terrain
Festival de l’audiovisuel et des technologies nouvelles en Orthophonie - Nancy
Versant didactique
versant prise en charge spécifique :

5 - L’interculturel...
ARIC 2001
ARIC 2003
ARIC 2005 Alger

6 - Textes non publiés
Récit et histoire familiale, transmission.

7 - Et du côté de l’Education Nationale
Enseignement spécialisé
Rééducation scolaire

8 - Limites de nos interventions
orthophonie
Conscience de son propre handicap - Evolution
Mots balises : dépassés ou éclairants ?
rééducation scolaire

9 - Lectures

Agenda

Conditions d’utilisation

Du côté de la créativité

Jeu symbolique
Evolution du jeu symbolique

Les auteurs
Références bibliographiques

Liens

Thèse

Rechercher sur le site :
imprimer cet article ORTHOPHONIE
Un point de vue pour Valérie
dimanche 27 avril 2003, par J.Zwobada Rosel


Réponse à une question sur un forum. La personne ayant formulé la demande initiale se trouvait confrontée au problème de ses limites techniques, mais aussi semblait-elle prise dans la relation transférentielle. (F. Mattei)

Selon mon expérience, votre jeune fille [1] présente le mode d’articulation que je déteste le plus car, lorsque je m’y suis trouvée confrontée avec de jeunes ados, il y avait, sous-jacente, une relation très perturbée à la mère au départ. J’ai donc essayé "d’aider", et le cas échéant d’aider à parler tout court et au mieux comme tout le monde, en discutant le plus possible (il se trouve qu’ils n’étaient pas logorrhéiques !) d’eux, ce qu’ils faisaient, ce qu’ils aimaient, éventuellement des réactions à leur façon de parler, si cela les gênait ou non, mais indirectement bien sûr : évaluer leur désir de changer.

D’une façon plus pratique, dès que possible, je les amenais à s’installer sur le divan pour diverses activités autour de la relaxation : respiration abdominale, souffle, arriver à chantonner bouche fermée (les sensations nasales), yeux fermés, toutes les sensations possibles jusqu’à jouer à découvrir des sons (d’une façon ludique) à répéter, type lallations (le /l/ est un phonème latéral, le seul du français, tout comme le schlintement). Ouf ! Je l’ai fait aussi avec des dysphoniques, des bègues, même un dysorthographique avec zézaiement, peu importe, et je ne sais quoi d’autre qui s’improvise dans la situation, en fonction des réactions de l’autre. Le plus difficile est d’évaluer quand le jeune va se bloquer parce qu’on arrive là où cela lui devient insupportable compte tenu d’une histoire personnelle dont le plus souvent nous ignorons tout de ce qui a été important pour lui.

Fonagy a écrit un excellent bouquin sur les bases pulsionnelles de la phonation.

Cela peut permettre aussi des jeux de transfert de sensations d’ordre kinésique et auditif à visuel, dessiner ce à quoi ça fait penser, inventer une histoire que sais-je ! Il n’y a pas de programme tout fait, seulement quelques connaissances et une grande attention à l’autre pour sentir venir la souffrance. Je ne dis pas que cela marchera, mais cela peut l’aider de se sentir importante pour quelqu’un, écoutée, encouragée à inventer, créer... Cela n’a rien d’une psychothérapie et elle gardera peut-être son schlintement jusqu’à ce que peut-être, un jour, d’elle-même, elle s’essaie comme vous aviez essayé de lui apprendre à faire, mais sinon elle aura toujours gagné un peu d’estime de soi à travers votre relation.

Comment forcer quelqu’un à perdre un re-père auquel il s’accroche pour qu’il se jette dans le vide face au précipice. J’ai à l’esprit le cas d’une fillette de 9-10 ans qui présentait une déglutition primaire, à qui sa mère avait brutalement enlevé la sucette à 3 ans (et en était fière). Sur les 12 séances, nous en avons passé 7 à reprendre tout ça en faisant autre chose que de la déglutition, livres (qu’elle choisissait), mise en scène avec des marionnettes (d’animaux) qu’elle avait pris d’elle-même (pendant que sa mère parlait de la sucette, dessins qui racontaient sans le mettre en mot les situations qui ont évolué jusqu’à ce que la maman animal d’une autre espèce rattrappe le bébé animal tombé dans le précipice, à peine accroché sur le bord. Nous avions travaillé ainsi la mise en place d’une histoire, donc d’un récit, et il me semble que cela relève aussi de notre compétence. D’ailleurs un collègue l’avait bien dit sur la liste il n’y a pas si longtemps. Les 5 séances suivantes ont suffi, le reste dépendait d’elle. Cette métaphore m’est restée...

Un exemple tout à fait différent me vient à l’esprit : 6 ans, CP, probablement sur-doué, il se mettait face au mur au dernier rang en tournant le dos à la maîtresse, mais ne dérangeait personne car il ne parlait ni ne chahutait... 3 Choses me reviennent : un dessin splendide sur un grand papier vertical qui confronté à un jeu de recherche d’objets "volés" dans mon grenier m’ont évoqué un "oedipe" en train de s’élaborer, je me suis contentée de lui dire que j’étais très intéressée par ce qu’il faisait mais ne pouvais pas l’aider davantage à ce sujet. En outre, le fait que quand la rééducation a été terminée, un an après, il a éprouvé le besoin de venir me parler à l’interphone. J’avais dit aux parents (et au médecin bien sûr) qu’il ne me semblait pas heureux, voir un peu dépressif, mais tout le monde a du me trouver folle. Sans plus. En dehors du travail technique, j’avais essayé de l’accompagner comme cela se présentait.


[1] Cette adolescente présente une déglutition atypique et un schlintement avec une déviation de la pointe de langue à droite dans la parole et la déglutition (d’où béance).Il faut préciser aussi que cette jeune fille a été placée en famille d’accueil puis en foyer depuis l’âge de 9 mois et qu’il y a donc une forte dimension psychologique à ce trouble. Malheureusement elle refuse absolument de rencontrer un "psy" car elle garde un mauvais souvenir d’une tentative de thérapie.

Répondre à cet article

Dans la même rubrique :
Conscience du handicap (suite)
Conscience du handicap : trisomie
Graphisme lenteur et conflit
Graphisme : "Il y a quelqu’un ?"... Le parcours de Max
Observation et Évaluation : exemple d’une brève prise en charge
Parents, tristesse et dépression
Prise en charge d’Angie
Retard de parole et ses répercussions dans l’écrit




Nous contacter | Plan du site | Admin | Statistiques | Conditions d'utilisation | Accueil

 

©2000 www.sos-lire-ecrire.com