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imprimer cet article Discussion videos non-lecteurs
27-28/10/2001
avril 2003, par J.Zwobada Rosel, Frederique Mattei


Au cours de la réalisation de la discussion présentée dans les cassettes, des éléments nouveaux sont apparus par rapport à ceux qui avaient été retenus pour les scripts présentés ci-dessus. Plutôt que de reproduire sous une forme écrite ce qui relevait d’un usage oral avec toutes ses ébauches, reprises et avatars divers, nous nous en tiendrons à ce que cette rencontre effective a fait surgir comme nouvelles formulations ou questions. Nous ne reproduirons que les derniers échanges qui explicitent une orientation sans être une conclusion.

Quand ils témoignent, entrée dans l’écrit

Le délai

A propos du « délai », il concerne dans un premier temps celui qu’on s’accorde pour qu’il puisse se passer quelque chose, la période d’éveil donc, justifié par la résistance des non-lecteurs à ce qu’on leur propose comme matériel de rééducation. Mais il intervient principalement dans la démarche même qui va permettre le double mouvement d’analyse (décomposition) et de perception du mot (qui fait plus que de le reconstruire mais le retrouve dans son unité même) du fait de la nécessité de passer par la syllabation et par la verticalité pour l’identification des éléments phonético-graphiques de base. L’enfant entre dans un espace de représentation et retrouve la continuité de l’enveloppe intonative dans le geste graphique de l’écrire, linéairement, en attaché, les yeux fermés.

Au cœur du délai se trouve le ralentissement de l’émission dans la production pour favoriser la perception certes, mais surtout, permettre l’association syllabique dans les cas les plus graves quand l’automatisation ne peut se mettre en place.

La verticalité

La présentation évoque les jeux de Mars avec des animaux de tout ordre et illustre le premier : une pyramide de gros animaux dans une recherche d’équilibre. Plusieurs scénarios d’exploration du monde et des relations qu’on pouvait y nouer lui succède mais dans la scène finale ils se retrouvent tous, morts, les pattes en l’air. Une question a été posée alors sur le lien qu’on pourrait établir entre ces deux phases de jeu, recherche de verticalité et organisation dans un espace plan, et le système proposé du passage à la lecture verticale. La réponse confirme l’importance de l’articulation entre ces deux axes, vertical, horizontal, (cf. paradigmatique et syntagmatique), comme l’illustre le dessin de Vinci de la ville où la figuration des différents plans se fait linéairement au moment où il quitte l’horreur du déchiffrage pour entrer dans une lecture avec des erreurs certes mais fluide sans qu’il ait pu pour autant se constituer un stock lexical.

Se désaccorder et accordage affectif

Jacqueline - Je voudrais insister à propos de Vinci sur le fait que je l’ai vu se désaccorder sous mes yeux, se désaccorder, qu’est-ce que tu mets là-dessous toi ?

Frédérique - L’accord, par rapport à l’accordage affectif ? ou..

J - Et bien oui, là tu fais référence à des théories psychologiques sur le développement, plus ou moins reprises par Boris Cyrulnik après Stern et beaucoup d’autres.

F - Oui

J - Mais se désaccorder, là, ce serait si on réfléchissait à ce qui a pu se passer au départ,

F - Oui

J - mais se désaccorder, pour Vinci, c’était perdre tout ce qui lui permettait de rester debout : il s’est affaissé par terre en geignant, avec une vraie souffrance, quand je l’ai mis face à un travail autour de l’écrit, avant même de s’asseoir. Comme en désaccord avec lui-même pour se mobiliser sur la tâche, il en perd la verticalité.

Cette souffrance est vraiment un point commun à tous ceux qui ont témoigné sur le site et qui se battent encore avec ce mode de fonctionnement. Certains en auraient-ils changé, tous ne sont pas également dyslexiques, ni de la même façon...

Dyslexiques et/ou Non-lecteurs ?

La dyslexie s’évalue à travers l’activité de lecture, quand ils ne l’ont pas il faut en poser les bases pour analyser le type de difficultés d’apprentissage qu’ils rencontrent, c’est un peu un faux problème pour celui qui travaille avec eux. Ils n’ont pas appris, mais ils n’ont pas non plus « fixé » les mots.

Fin de la discussion

Frédérique - En parlant des mots, j’ai beaucoup travaillé avant que tu n’arrives et quand tu étais là le « méta », le métacognitif, le métalangage, j’avais beau travailler avec eux ça ne marchait pas.

Toi, qu’est-ce que tu fais de différent comme méthode ?

Jacqueline - Et bien tu m’as vue travailler !

F - Oui mais peux-tu expliciter ce que tu fais de plus. Qu’est-ce que tu fais qui fait que c’est beaucoup plus pointu, en poussant les enfants en quelque sorte dans leur retranchement ?

J - Et bien, je ne sais pas. C’est peut-être aussi ma façon d’être, aussi avec eux, parce que je ne suis pas un enseignant, je ne me sens pas détentrice d’un savoir, je suis là pour les aider mais je les aide chacun là où ils en sont, par où on peut passer pour essayer de faire quelque chose, et peut-être que je suis un peu intuitive à ce niveau là et que je me guide plus sur ça que sur une méthode que je n’arriverais pas à suivre d’ailleurs. Si je me fais un programme de rééducation c’est rare que je m’y tienne, ça arrive, mais souvent l’enfant m’apporte effectivement de quoi travailler autre chose.

Pour moi, ce qui est important, et il le sait dès le départ, c’est qu’il me fasse comprendre pourquoi il n’arrive pas... Alors, soit il le dit avec des mots, soit il le montre au niveau de son comportement et j’essaie de reconnaître en lui quelqu’un qui est tout à fait apte à faire des choses, non pas à lire, mais à exister en tant que « personne » peut-être tout bêtement.

Mais ça ne veut pas dire qu’un enseignant ne considère pas la personne dans l’élève qu’il a en face de lui mais moi je n’ai pas de savoir, peut-être un savoir être avec l’autre pour le mettre en confiance d’une certaine façon. Est-ce que ça te va comme réponse.

F - (acquiesce)

J - Tu m’as vue travailler avec eux. Alors évidemment ce n’est pas dans la relation à moi, quand je dis ça bien sûr qu’il y a des phénomènes de transfert et de contre-transfert, c’est banal, mais je pense que ce n’est pas à travers moi qu’ils lisent , ils vont chercher en eux, et ça rejoint un petit peu toutes ces questions à la mode sur la résilience, ils vont chercher en eux quelque chose qui les aide à construire. [...]

Car il y a des mots clés chez les dyslexiques, et quand je dis dyslexiques, cela veut dire, pour moi, le mode de fonctionnement, un des modes de fonctionnement de type dyslexique. Que ce soit un enfant ou un adulte il a besoin de comprendre, construire et comprendre ce sont les deux mots clés, mais celui qui construit, c’est lui, celui qui comprend c’est lui, mais il comprend à partir du moment où il pose des questions.

F - Alors tu l’amènes à se questionner ?

J - Voilà, à se questionner, à me questionner, à se faire expliquer les choses qui le gênent mais ça suppose tout un travail sur le méta et qui ne passe pas comme beaucoup de théories sur la métacognition par l’acquisition d’une connaissance, et le stade suivant qui serait la métacognition.

F - Ce n’est pas du didactique quoi, c’est...

J - Voilà, ce serait une question d’apprentissage, de mode d’apprentissage qui serait tout à fait différent, mais ce n’est même pas un mode d’apprentissage, mais ce serait un mode d’apprendre, ce qui est complètement différent...

Pour aller au delà de ces aspects techniques, on pourrait dire que, pour certains dyslexiques, c’est comme s’ils étaient dans "un monde décalé" et qu’ils devaient toujours essayer de comprendre le fonctionnement de celui "des autres" pour mieux s’y ajuster, dans une insécurité permanente, sans pouvoir s’appuyer sur les mécanismes adaptatifs de ces autres.

24/06/02 20:14

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7 . Psy et SNC 2002
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2 . Approche clinique de l’étayage cognitif de non-lecteurs (Psy & SNC 2000).




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