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mercredi 26 mars 2003, par Marlène Wahl


Le texte qui suit est une réponse aux questions appelant à discussion dans l’article intitulé dysorthographie. C’est là l’occasion de donner un point de vue différent de celui des auteurs du site, sans prendre partie.

Une prise en charge " globale " vise à s’assurer que l’enfant dispose des compétences nécessaires à la réalisation de la tâche qu’on lui propose. Cet enfant lit, il a appris, mais très mal, car il a trop de mal à gérer tout ce qui lui pose problème et en particulier (hypothèse de l’orthophoniste), il ne dispose pas de la fameuse "mémoire de travail" indispensable à toute réalisation de dictée.

Est-ce un problème d’attention, mais pourquoi y aurait-il défaut d’attention ?

Il faut distinguer plusieurs possibilités :

  1. Le déficit attentionnel d’origine neurobiologique.
  2. Les troubles de l’attention qui accompagnent fréquemment les dyslexies.
  3. les conséquences psychologiques d’une problématique familiale ou traumatique.
  4. L’action d’un médicament ou une pathologie particulière comme l’épilepsie , suite de coma, ect...

Il y a dans le déficit d’attention d’origine neurobiologique, noyau dur du syndrome THADA, [1], les lobes frontaux impliqués, le noyau codé, et d’autres zones du cerveau affecté à la concentration, sous alimentés en dopamine circulante.

C’est un trouble primaire , c’est-à-dire que son origine est supposée développementale, indépendante de l’environnement socio-culturel d’une part, et d’une déficience avérée ou d’un trouble psychique d’autre part.(Encart B.O. n°6 du 7-2-2002) Le Syndrome THADA est en général héréditaire ( études sur jumeaux, toute la communauté scientifique est d’accord) ou provenant d’une souffrance fœtale ou encore de la grande prématurité. Si on fait une métaphore et qu’on compare certaines zones du cerveau au sapin de Noël illuminé, les sapins des enfants sans déficit attentionnel sont éclatants, les sapins des enfants atteints de déficit d’attention d’origine neurobiologique sont pâles et beaucoup de leurs lumières sont éteintes.

Le DA et le syndrome dans sa globalité, peut avoir des répercutions sur d’autres fonctions cognitives et exécutives (les phasies, les praxies, les fonctions mémorielles). Les gnosies sont plus rarement touchées tandis que les capacités intellectuelles ne sont pas affectées.

Dans les déficits attentionnels d’origine psychologiques, les troubles de l’attention sont une conséquence. Ils ne s’organisent pas de la même façon, et ne touchent pas systématiquement tous les mécanismes de l’attention.

Le déficit d’attention primaire met le jeune enfant dans l’incapacité de maintenir son attention dans la durée( attention soutenue). Il finit rarement une tâche ou un jeu sans l’aide d’un adulte. Sa motivation est faible. Il manque souvent d’autonomie par rapport à sa tranche d’age. L’attention partagée est déficitaire, ainsi que la capacité de focalisation et de vigilance dont le rapport correspond à l’attention sélective. Il peut avoir d’énormes difficultés à s’organiser.

La mémoire de travail est une composante de l’attention, elle ne doit pas être considérée comme une entité séparée. Les mécanismes de l’attention utilisent le registre de la mémoire de travail pour fonctionner tandis que certains mécanismes de la mémoire de travail contrôlent des processus attentionnels. Chez l’enfant dys, avec ou sans déficit primaire attentionnel, certains processus de la mémoire de travail sont perturbés, qui eux-même bouleverseront certains mécanismes de l’attention, notamment l’attention partagée et l’attention sélective.

N’a-t-il pas surentraîné sa mémoire visuelle (à la base des techniques d’apprentissage, en tout cas dans sa propre conception de ce qu’il doit faire pour apprendre)

Dans le déficit attentionnel, la prise d’indices visuels est souvent mauvaise, Quid de la mémoire visuelle, les repères spatio-temporels aussi et le séquençage des informations n’est pas correct. Ca ne sert à rien de mémoriser ce qu’on ne perçoit pas ou ce qui ne fait pas sens pour soi. Si je ne vois pas de différence entre entre le p et le d, le haut ou le bas,le OIN ION, le PAR et le PRA, si je n’ai pas une représentation mentale définie, cela ne me sert à rien de les mémoriser d’ailleurs c’est impossible pour la raison suivante.

Pour que l’information à stocker puisse trouver une place en mémoire longue, il est nécessaire qu’elle partage certaines propriétés avec des informations déjà implantées. Pour qu’elle ne se confonde pas complètement avec d’autres informations, elle doit présenter d’autres propriétés distinctes, fournies, par le contexte dans lequel l’information a été encodée.

Si l’information n’est pas classée, elle est perdue parce qu’il n’y a pas de rappel logique possible. Cela se traduit par un oubli. L’oubli peut être vu comme le résultat de l’absence des indices nécessaires à la récupération de l’information. Si elle est mal classée parce que l’image mentale qui lui correspond est inexacte, à une question, la réponse sera fausse. Si pour moi il n’y a pas de différence entre oin et ion alors les deux informations ne sont pas distinctes, l’information n’est pas encodée. Je peux la stoker dans l’état mais pas la rappeler en cas de besoin.

Le déficit attentionnel induit souvent des troubles spatio-temporels qui rendent la manipulation des représentations spatiales difficile ou plus lente. Lorsque les repères spatiaux ne sont pas acquis, que le processus de latéralisation est incomplet, la représentation mentale n’a pas de point d’ancrage suffisant pour être encodée.

Pour donner un exemple, la division : Le chiffre diviseur est à droite, le divisé à gauche. Si les la notion de droite ou gauche n’est pas intégrée, elle ne fait pas sens pour l’enfant qui sait calculer juste mais qui ne sait pas quel chiffre il doit diviser, ni le coté ou il doit écrire le résultat. Il ne mémorise pas le mécanisme de la division même si on le lui montre plusieurs fois. Il en comprend le raisonnement, il sait multiplier, ajouter, enlever sans faute, mais tant qu’il ne sait pas distinguer mentalement et de façon automatique, la droite de la gauche, il ne peut mémoriser la différence entre le nombre diviseur et le divisé.

On pourrait tout à fait comparer la mémoire de travail à un réseau auto-routier chargé d’acheminer des informations verbales ou non verbales là où on en a besoin, pour travailler en temps réel, acquérir de nouvelles connaissances, rafraîchir l’information ou pour stoker dans la mémoire longue (ce qui implique un passage obligé en gare de triage). Là ou le bât blesse, c’est quand la nature de l’information à manipuler est en relation avec une difficulté d’apprentissage spécifique :

    • phonologique ( dyslexies constructives, dyslexies mixtes),
    • ou quand il faut manipuler du non verbal et qu’il y a des troubles de la représentation mentale spécifique, (par exemple dyscalculie),
    • ou encore des troubles spatio-temporels, (dyslexie de surface, dyscalculie spatiale).

Alors le camion tombe en panne, il ne sait plus ou se diriger et il y a embouteillage. Le réseau routier de la mémoire de travail est saturé. Le camion peut aussi continuer de rouler mais on a peu de chance de retrouver un jour l’information. C’est l’oubli.

Pourquoi ne peut-il se référer à une représentation auditive interne de la phrase à écrire ?

L’autorépétition subvocale remet à jour continuellement les informations visuelles en les codant en informations verbales mais quand le système de mémoire de travail est saturé, le processus articulatoire est interrompu ou de mauvaise qualité. La répétition subvocale ne peut pas se faire ou bien elle existe mais les ressources attentionnelles qu’elle nécessite pour être efficace sont utilisées par ailleurs. Soit on répare le camion en panne pour avoir accès au sens,(arrêt sur le mot) soit on le laisse rouler mais on ne sait pas vraiment ce qu’il contient et l’information mal encodée ne sera pas comprise et mémorisée. Ces difficultés touchent aussi bien le domaine verbal que les représentations mentales.

Lorsque l’enfant qui a des troubles de l’apprentissage lit ou écrit, l’attention partagée qui correspond à la capacité de faire deux choses en même temps, est mise souvent en difficulté.

    • Lire mobilise toutes les ressources de l’enfant sur le décryptage des phonèmes.
    • Ecrire mobilise toute les ressources de l’enfant sur l’activité grapho-motrice, il n’en reste plus pour se souvenir ou inventer la phrase, accéder au sens ou appliquer la grammaire .

Dans la copie, l’enfant ne prend souvent chaque fois qu’une syllabe, si le mot est difficile ou irrégulier, il copie lettre par lettre, c’est le seul moyen de palier à une mauvaise mémoire lexicale. S’il a du mal à se repérer dans l’espace, il perdra chaque fois beaucoup de temps pour retrouver sur le livre ou sur le tableau de la classe, la ligne ou le mot où il s’est arrêté. La dictée est dans ce cas, plus facile.

La représentation auditive interne de la phrase à écrire peut être plus aisée si on demande à l’enfant d’écrire phonétiquement comme il l’entend mais si l’écriture est très malhabile, elle ne libère pas assez de mémoire de travail pour être significative.

L’accès à la mémoire de travail ne se fait que par les automatismes. Quand la tâche n’est pas automatisée, l’enfant doit compenser par des ressources supplémentaires d’attention, de rappel d’informations, de stratégies de compensation, de calcul, pour accéder au sens ou à la représentation mentale juste. C’est un effort supplémentaire qui provoque une fatigabilité attentionnelle. Dans tous les cas elle interompt le processus. Il lui est par la suite difficile de reprendre la représentation auditive interne là où il l’avait laissée.

Est-il capable de gérer le sens dans cette démarche se rapportant à une activité de type scolaire ?

En pointillé.

Paradoxalement Les sujets ayant un déficit d’attention, doivent compenser certains de leurs dysfonctionnements qui entraînent une saturation de leur mémoire de travail par une mobilisation accrue de leur ressource attentionnelle pour accéder au sens. Des ressources qu’ils n’ont pas toujours, mais admettons qu’ils fassent l’effort.

Pour manipuler cette image mentale et accéder au sens, ils ont besoin de plus de temps, pour la comprendre et la mémoriser, pendant ce temps, le prof continue de parler ou de dicter. La prise d’information ne peut qu’être incomplète. Quand le déficit attentionnel est sévère, le jeune enfant facilement distrait est virtuellement absent de la classe.

En grandissant il contrôle mieux son attention et il est moins distrait surtout s’il a été diagnostiqué et pris en charge précocement mais ses capacités attentionnelles peuvent rester limitées. D’ou l’intérêt des rééducations qui portent sur les automatismes qui libéreront davantage de mémoire de travail et faciliteront le travail scolaire...

Se pose souvent le problème des lacunes accumulées dans les jeunes années quand le diagnostic a été plus tardif . Chez l’enfant DA, la rééducation seule suffit rarement, seul le soutien scolaire permet de compenser ce qu’on a raté en classe. Cela renforce aussi le travail des rééducations . La relation duel est bénéfique pour ces enfants facilement distraits qu’on doit ramener souvent sur la tâche en cours.


[1] trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention

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