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COMMUNICATION : EXPRESSION ET INTERPRÉTATION Jeu et effet de"série" : du cannibalisme au quotidien LUCAS, ENFANT DYSPHASIQUE, "LA MAISON" lundi 8 octobre 2007, par J.Zwobada Rosel Lucas montre une prédilection à fonctionner à un niveau imaginaire, dans ses activités librement choisies. Il va ainsi au-delà des pré codages du matériel de jeu avec une implication telle qu’elle suscite l’hypothèse de la valeur projective du contenu exprimé. A cet égard, Lucas comme Juju (Habiter son corps et sa parole) représentent un cas particulier mais éclairent peut-être mon questionnement sur la relation entre jeu, récit et construction identitaire lorsque le langage ne peut y jouer son rôle habituel... IntroductionJ’entends par "Série" un certain type de rapport de continuité entre un matériel de jeu et l’utilisation qu’en fait l’enfant en difficulté de langage dans un rapport thématique inter séances. Il s’agit d’un matériel choisi ces jours là par lui, de préférence à tout autre matériel également disponible. Selon mon expérience, de brèves séries peuvent se rencontrer le plus souvent à partir d’un matériel peu précodé : polybricks (thème dominant : maison), pâte à modeler (nourriture), mais le jeu évolue très vite et l’enfant l’abandonne après une dernière reprise dans un délai d’un à 2 mois. Lorsque le matériel est plus contraignant (dînette, docteur, marchand, animaux, ferme, voire "scéno-test") il sert de support à une activité dominante comme on l’a vu avec Stie pour la dînette : soit "pragmatique" : apprentissage et maîtrise des conduites langagières de la situation
Je ne parle pas ici du mode de travail et de productions que l’on peut recueillir dans le champ des psychothérapies, notamment psychanalytiques, tant du point de vue du cadre que du mode de fonctionnement, je ne travaille pas dans ce cadre, mais certains corpus évoquent plusieurs niveaux de lecture, ne serait-ce que par le poids des mots comme dans ce corpus. Le corpus total dont il sera question (15 heures d’enregistrement) a été recueilli sur un peu plus d’un an mais comporte plusieurs parties se regroupant en séquences successives autour de "la maison”, avec comme support une boite à couture et des play-mobils (cf. matériel) et non les polybricks qui ont donné lieu à la série “le Vaisseau”. Dans les fichiers ci-joints on trouvera la suite de l’article présentant l’analyse du jeu qui s’étaie sur une analyse de corpus intégrant d’autres données que purement linguistiques (cf. Analyse du dialogue et interprétation). Il sont en PDF pour intégrer schémas et tableaux dont je donne un aperçu ci-dessous. Un tableau d’ensemble reproduit les regroupements que j’ai opérés des différentes séances qui produisent un effet de « récit » par rapport au temps... Des schémas préciseront le cadre spatio-temporel du corpus, l’un situant la chronologie des activités de jeu particulièrement investies dans le cadre de la prise en charge, ce qui les rend pertinentes pour analyser leur fonction dans la construction identitaire de l’enfant, l’autre les espaces impliqués. 3 tableaux mettent en évidence
J’anticipe l’interprétation générale des tableaux, justifiée par la méthodologie de l’analyse, qui se trouve en conclusion du fichier joint. On retrouve, en particulier dans les modalités de l’agression, une progression des sources de l’agression qui n’est pas sans évoquer celle qu’on repérait dans l’analyse de séries de rêves (17*) marquant un certain nombre de passages :
L’effet textuel de la série s’inscrit alors dans la successivité des séances, par séquences, parties pour un tout que l’on pourrait "gloser" ainsi dans l’après-coup de la reconstitution d’une "histoire". Une famille mène sa vie (1-2) survient une catastrophe imprévisible (3) et incontrôlable (4) situant le danger à l’extérieur.
L"’histoire" culmine à la 9e séance, lieu de condensation des différentes stratégies de l’ensemble du corpus. L’hétérogénéité des références entraîne un scénario préparé mais inattendu : univers familial familier, présence d’indiens annonciateurs d’agression (cf. 8e séance), induisant également le cannibalisme (culture) mais non son cadre : une scène de vie familiale (repas) évocatrice du quotidien. On retrouve dans ce corpus des organisateurs déjà identifiés dans les corpus de Corine (Histoire vraie ou vraie histoire) et qui, je l’ai signalé, relèvent également de la production onirique. On retrouve également une évolution des thèmes qui conduit à un parcours qui n’est pas, me semble-t-il, sans évoquer métaphoriquement le développement de la vie affective d’un enfant qui n’arrive pas à se séparer de ses attachements sous la menace permanente de ses représentations de l’extérieur.
Il n’oublie rien dans ses jeux mais ne peut retenir une structure syntaxique pour en disposer et transférer ce mode d’organisation dans d’autres contextes... Qui était Lucas au départ du jeu ?Lucas est un petit garçon de 5 ans, suivi pour un trouble important de l’acquisition du langage. Intelligent, bien adapté au sein de sa famille, il se montre réservé et communique très peu à l’école (GSM) où son expression reste difficilement compréhensible. Il n’a pu entrer dans une démarche imitative pour améliorer ses productions verbales, que ce soit au niveau phonétique ou syntaxique : la prise en charge orthophonique doit tenir compte à ce niveau d’un ensemble de caractéristiques rapidement repérées :
Ce fonctionnement s’inscrit dans la continuité d’une histoire qui s’élabore ainsi au fil de la thérapie. Son devenirDysphasique, puis dyslexique certes, mais dans une problématique psycho-affective qui n’a pu se « traiter » dans un contexte de prise en charge en pédo-psychiatrie malgré une consultation. Lucas s’est inséré socialement, il a appris l’horticulture après la 3e, scolarisé dans un établissement qui l’a laissé suivre à son rythme... un parcours d’enfant puis d’adolescent. [1] L’interprétation de cette paire (tuer/être tué) qui fonctionne comme unité interchangeable peut renvoyer à deux interprétations. On hésitera ici entre la reconnaissance de deux pôles, celui d’un blocage de l’évolution que la rééducation pourrait lever (retard de langage), et celui d’une structure particulière du langage (la dysphasie décrite par Ajurriaguerra) 1-Analyse de la série "La maison" Lucas |
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