l'apprentissage en question
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AU COEUR DU CORPS Psychomotricité PRISE EN CHARGE EN GROUPE... vendredi 16 novembre 2007, par J.Zwobada Rosel Tom et Laure s’en sortent à peu près en CP (aide du réseau en particulier). Ils ont encore beaucoup de mal avec l’écriture et certaines manipulations pour les maths malgré les différentes aides apportées, dont la rééducation. Les vacances vont donner l’opportunité de les prendre ensemble et d’aborder le graphisme par le biais d’une prise en charge "psycho-motrice", préparant l’abord spécifique de l’orthophoniste. Tom et Laure vont entrer en CE1 certes mais quelle écriture ! Laure a déjà eu une approche rééducative du geste graphique, de la tenue du crayon (le support/guide a été installé), mais le travail avait été centré sur arriver à "se concentrer", se rappeler, ne plus se réfugier dans un flot de paroles et des rires charmeurs... Si les formes sont assez fluides, elle est incapable de tenir compte des proportions des lettres et écrit le plus souvent n’importe quoi, confondant encore, dans le passage à écrire, les variations graphiques. Ses difficultés de sonorisation de
l’oral, travaillées dans le cadre de la perception auditive, ne s’actualisent pas nécessairement dans le champ de l’écriture, probablement du fait de ce travail.
Tom n’a pas rencontré tout à fait autant de difficultés pour mettre en place la correspondance grapho-phonologique même s’il n’a pas encore intégré ce qui relève de la variation... Il semble "entendre les sons" bien que le bilan réalisé par une collègue souligne la nécessité d’un travail en "langage". Les bases seraient là tant sur le plan psycho-moteur (cf. article dysgraphie) que du code en tant que "système". Il est beaucoup moins éclaté, accepte d’être "canalisé" mais le graphisme ne suit pas. Le groupeVers un diagnostic différentiel ? Tom et laure, qui sont dans le même CP, se connaissent et attendent avec impatience de se retrouver pour faire de l’écriture. Ils étaient, jusqu’aux vacances scolaires, suivis individuellement à raison de 3 séances par semaine en attendant un hypothétique démarrage, effet boule de neige qui aurait pu se manifester du fait de la mise en place des bases nécessaires aux apprentissages en cas de simples difficultés à y entrer. Est-on pour autant dans le champ d’un trouble des apprentissages ?
La localisation de leurs difficultés de graphisme Tom et Laure ont non seulement des difficultés de graphisme au niveau des proportions et du respect des lignes, mais leurs écrits scolaires témoignent de leur incertitude à l’égard des graphies qu’il leur faut choisir.
Que faire ?Du côté de "Que faire", on présente 3 nouvelles activités : les pompiers avec Tom et Laure, le parcours et les séquences psycho-motrices (autres groupes). Il y a bien sûr dès le départ à cet âge
ProblématiqueQuelles sont les représentations sollicitées dans les activités de « détente » ?
Le métronome sollicite la concentration sur l’activité de comptage selon un rythme imposé (la seconde). On est dans le champ du fonctionnement cognitif et dans l’apprentissage de l’intériorisation d’une liste par inhibition de l’automatisme de le réaliser avec les doigts. Une variante pour les enfants plus âgés, intègre le fait de ne pas faire entendre un battement, voire plusieurs...
du plus contraint, séquence inscrite dans un cadre de l’expérience (Goffman) avec les pompiers [3]
Au delà de ces activités en elles-mêmes, quel était mon objectif d’orthophoniste [4] ? Je retiendrai deux concepts, opérateurs clés de l’analyse de ce qui est proposé : le « faire “comme” » dans l’imitation du modèle proposé en gestes ou « comme on dit » de le faire quand il y a la médiation verbale (étayage).
Je n’ai pas rappelé le gros ballon [6] où l’enfant va chercher son équilibre ni les yogas des animaux, car les deux enfants en question n’en avaient pas besoin à ce moment là, c’était une étape de la prise en charge individuelle, et ils y sont revenus d’eux-mêmes par la suite ou dans la salle d’attente. Ces quelques remarques correspondent à ce que j’ai retenu pour ce groupe là, sans préjuger de ce que j’ai fait avec d’autres groupes (suite), dans une autre progression, du fait de difficultés qui n’étaient pas nécessairement du même ordre. Revenons à Tom et Laure, embarqués dans ce "réussir à écrire" pour la rentrée suivante, à la lumière de ces autres expériences. Qu’y aura-t-il eu de particulier ? Le déroulement de la série de séances de Tom et Laure, versant préparation au graphismeIls se connaissaient déjà, nous avions déjà "joué" ensembles, je n’ai donc pas jugé indispensable de passer par le "parcours initiatique", même si un tel parcours aurait pu nous permettre de donner sens à l’expression de l’espace temps... Le temps nous était compté, et la demande portait sur la préparation directe à l’écriture. Il y a eu 9 séances partagées. J’aurais aimé pouvoir passer très rapidement aux activités "graphiques" mais leurs réactions aux "évènements" que représentaient les exercices a modifié ce projet. [7] Pour l’un comme pour l’autre, il s’agissait d’un déplacement d’accent dans leur prise en charge, de nouvelles expériences relationnelles apportées par le groupe, jusqu’aux parents accompagnateurs qui avaient ainsi l’occasion de confronter les leurs. Les trois premières séances (3-6-9 juillet) ont été centrées sur la préparation corporelle [8] et mentale nécessaire à la concentration et à la construction de représentations kinésiques, auditives et visuelles
4e séance (10 juillet) Le temps Mise en condition : inhiber pour faire le vide dans la tête (préparation à l’autonomisation). Récit d’un film vu pendant les vacances. Chronologie à partir du moment qui a frappé...
5e (13) L’espace Mise en forme difficile pour Tom, fiévreux, avec les séquences : voir ne l’aide pas. A défaut d’appui sur l’imitation nous allons travailler l’évocation par le dessin.
6e (23) Ecrire Retour de vacances. On passe rapidement à fabriquer les variations graphiques à partir l’alphabet, des différentes écritures, de la sélection des voyelles en lettres attachées (collées avec du scotch), inventaire que Laure essaie de reconstituer en aidant Tom qui ne connaît pas encore le tableau global.
7e (24) L’apport du groupe : étayage et lien Ecrit : on reprend les lettres collées pour reconstituer le tableau vu la veille et avec quelques consonnes non problématiques, écrire ainsi quelques mots. Laure essaie de reconstituer le tableau des voyelles de mémoire, ce qui est une façon de l’introduire pour Tom qui ne le pratique pas encore. On découvre des mots. Tom manque totalement d’autonomie et cherche à copier (il ne supporte pas de ne pas savoir) et ne cherche pas vraiment à comprendre. Mais il reste assis sur le tabouret !
8e (25) Elargissement à la Famille : projets Discussion dans la salle d’attente sur le sport que Tom pourrait faire car il refuse tout. C’est l’occasion de souligner à la maman de Laure que sa fille peut parfaitement s’exprimer sur le sport (Taï Kwen Do) de son choix et de soutenir la mère de Tom, plus opposant que jamais. [9]
9e (26) Evaluation : sont-ils prêts ? Ecrire passe par un geste graphique, mais où en sont-ils avec la lecture/écriture de mots, ont-ils conscience des différentes sortes de mots, du mot outil au nom, la conscience du groupe du nom par exemple...
Qu’en a-t-il été de l’objectif de départ ?Ils sont partis l’un et l’autre avec un dossier de vacance, comprenant des exercices de pré-graphisme et des modèles de lettres pour s’exercer.
A la reprise de septembre Tom a semblé se déprimer et m’a renvoyée à la dimension "psy" nécessaire à sa prise en charge. Il est suivi dans un cadre familial par un psycho-thérapeute, prise en charge que nous avons préparée en réalisant une série de dessins qu’il m’a dictés. Laure s’est "posée" et réussit à mieux se concentrer. Elle est encore très lente et il faut lui "traduire" encore souvent les explications de la maitresse de CE1 qui va vraiment très vite. Tom a un autre enseignant, un rythme plus adapté. Son écriture est moins discontinue et lisible. Il est beaucoup "moins instable" et nous avons trouvé comment travailler, avec "le corps humain" qu’il réclame lorsqu’il veut se reprendre en main peut-être, et un travail sur le langage en lien avec son bilan de départ. [1] J’ai participé à "la Rythmique" de S. Borel Maisonny et C. Dinville (piano), le Samedi à l’hôpital St Michel (1959-1960). Je m’en suis donc inspirée pour mes propres groupes, en Algérie avec des stagiaires étudiantes en orthophonie dans les années 70, en particulier avec cette activité, mais sans le piano [2] ce qui se révèlera bien au-dessus de leurs capacité tant de représentation mentale que d’expression... [3] Je propose aux enfants un scénario modulable, mimmé avec les plus jeunes, intériorisé plus tard, évoquant l’appel des pompiers, leur arrivée (pinpon de plus en plus fort), le déroulement du tuyau, le bruit de l’eau sur les flammes puis sur les cendres (schschl...etc.), l’éloignement des pompiers) [4] Je ne suis pas psychomotricienne, mais partage très certainement avec les collègues de ce type d’aide le respect de l’autre, être en devenir, en tentant de l’aider à se trouver lui-même. [5] cf. sentiment d’existence à travers un vécu corporel pour "habiter" son propre corps. [6] cf.en kinésithérapie [7] J’avais préparé plateaux et semoule, pâte à modeler etc... [8] cf. introduction de l’article [9] Il va passer par une phase d’opposition, de provocation permanente avec gros mots, injures etc. et reprendre une prise en charge psy en parallèle |
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