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Le Récit en rééducation vendredi 9 décembre 2005, par Frederique Mattei le récit comme support de médiation en rééducation. OBJECTIFS PRINCIPAUX de ce travail auprès des enfants :
En rééducation , je propose le récit comme support de médiation sous deux formes, sans ordre de préférence :
L’écrit sert aussi à se rapprocher d’autres personnes, dans un réseau de sociabilité. Position du lecteur : Par mon expérience antérieure, j’ai pu observer que les non-lecteurs de collège n’imaginent souvent pas que les textes soient écrits par quelqu’un, qu’ils en sont destinataires, que l’auteur est une personne qui a quelque chose à dire, qui peut leur " parler ". Chez les plus jeunes on peut aussi observer une position inadéquate. Ces enfants ne sont pas sujets mais objets. Ils subissent la lecture, ils procèdent par imitation, leurs représentations sont erronées, ils devinent, récitent, ne vont pas à la recherche de sens... Dans tous les cas, chez les grands comme chez les petits, l’imaginaire sous-jacent à la lecture n’a pas encore été élaboré. (Lévine) Il s’agit de l’entraînement à un dialogue implicite qui, au-delà du texte, s’effectue avec l’émetteur et qui requiert que l’enfant se vive comme émetteur potentiel pour d’autres récepteurs. L’imaginaire nécessaire à la lecture voudrait qu’ils se donnent le statut social de quelqu’un capable d’une pensée de même type que l’émetteur adulte supposé En règle générale, celui qui lit ou écrit est physiquement seul, et cette solitude est difficile à assumer pour beaucoup. Entrer dans l’écrit c’est faire l’expérience de séparation, à l’oral on est toujours avec quelqu’un, il faut que l’enfant accepte d’être seul, accepte de sortir du rapport maternel. Les enfants sont mis en face de la solitude et ils n’ont pas les armes , affectives, intellectuelles pour surmonter cela. Tout ce travail sur l’élaboration à la capacité d’être seul, de se percevoir comme sujet existant face à l’autre (présent et/ou absent)peut être travaillé via le récit en rééducation. Démarche : Le support n’est pas imposé. Soit l’enfant choisit, soit je choisis , en sachant qu’il n’y a pas une histoire pour une problématique. Quelle que soit celle-ci, il y a toujours un thème, une image, un mot qui entre en résonance avec sa problématique. Il peut s’apercevoir qu’il n’est pas seul à éprouver tel ou tel affect, telle ou telle situation... mais au-delà du jeu, du dialogue, du récit, la distance du livre apporte cette possibilité de naissance au monde des symboles et non plus seulement des éprouvés. L’écrit est un super-symbole qui ouvre à une plus grande distanciation, car tout est converti en signes.
Pour construire son identité un enfant doit exprimer, symboliser et se distancier des évènements de sa vie, en se repérant dans son histoire personnelle, en construisant son mythe individuel. Mettre en contact l’enfant avec l’imaginaire individuel et collectif peut lui permettre d’être actif, pour rêver et jouer sa propre histoire et entrer dans toutes le histoires de tous les continents, dans la culture. Ainsi en élaborant ses histoires, ses récits, l’enfant peut :
Cela me permet aussi d’évaluer à travers leur production leur niveau de compétences narratives et l’évolution de leur travail en rééducation quant à leur construction identitaire. Je fais le parallèle entre la construction identitaire et celle du récit. Ce que j’observe en suivant le schéma de l’acquisition des compétences narratives(Bruner) :
Un des objectifs de ce travail vis à vis du récit dicté à l’adulte est de passer d’un langage contextualisé à un langage décontextualisé . Il me semble que par ce travail l’enfant se construit, qu’il peut donner à voir son degré d’autonomie psychique. Cette autonomie est importante pour entrer dans les apprentissages et la lecture en particulier. On voit comment cognitif et affectif sont intriqués. Bibliographie :
[1] Notre capacité à restituer l’expérience en termes de récits n’est pas seulement un jeu d’enfant : c’est un outil pour fabriquer de la signification, qui domine l’essentiel de la vie au sein d’une culture, depuis nos soliloques au moment de nous endormir jusqu’au poids du testament dans notre système judiciaire. |
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