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ORTHOPHONIE "CLASSIQUE" Le contexte du changement (Prise en charge) LUTINE jeudi 3 février 2005, par J.Zwobada Rosel LutineElle est âgée de 10 ans quand nous la rencontrons. Nous présentons ici le compte rendu de la prise en charge remis au médecin homéopathe qui nous l’a adressée après avoir demandé à une autre orthophoniste d’effectuer un bilan. Cette collègue m’informe (au téléphone) d’un traitement psy, de difficultés de l’organisation de la pensée écrite, de problèmes de mémorisation de la graphie des mots. Elle signale un imaginaire très riche. Complément anamnestique 1ère rencontre en septembre. La maman est phobique (cf. ascenseur), elle monte les 5 étages à pied et Lutine accepte de l’accompagner. La famille a rencontré d’importantes difficultés de vie en série. La mère est très ouverte aux approches de médecine parallèles, et en pleine quête spirituelle. Scolarisation : La mère a été inquiète dès le CP et l’a fait suivre sur le plan des apprentissages, et même en petit groupe pendant les vacances. Outre la psychothérapie il y a également une prise en charge en kinésiologie parallèlement. Les problèmes de transfert hémisphériques ne sont pas réglés comme le confirmera un test énergétique réalisé après 4 mois de prise en charge. Elle fait de la harpe et du poney et cette dernière activité est particulièrement importante pour elle. Elle est non seulement en difficulté scolaire au niveau des apprentissages mais présente des troubles du comportement (attention, concentration, discipline). Elle se présente à moi comme une fillette de bonne volonté (mais l’opposition pourrait tout aussi bien surgir), qui me teste en quelque sorte, fine et intelligente, extrêmement sensible et réservée. La relation s’installe sur des bases de respect de l’autre et d’une sorte confiance réciproque qui ménage un espace différent de celui de sa psychothérapeute. Dès le départ je lui ai annoncé que nous chercherons « ensemble » ce qui peut l’aider. Ne disposant pas du bilan je serai amenée à compléter les indications apportées, non seulement par l’observation de ses réactions aux activités proposées mais par la passation d’épreuves spécifiques. Pour explorer sa façon d’appréhender l’espace visuel je lui proposerai deux sortes d’épreuves :
Son mode de construction est, pourrait-on dire topographique (de proche en proche sans structuration d’ensemble, ni besoin de rattraper). La reproduction de mémoire montre une tentative de structuration (rapidité) qui escamote totalement une partie de la figure. De ce fait, la mise en place de détails (approximatifs) se fait à leur place dans la feuille, mais dans un déplacement par rapport aux éléments de la structure puisqu’elle est incomplète. Pour les détails, l’orientation n’est pas toujours respectée (persévération ou prégnance d’une orientation (croix, lignes parallèles)). On pourrait dire qu’elle tente d’organiser les éléments qu’elle perçoit en fonction d’une vague mémoire de leur emplacement, c’est-à-dire, des relations de proximité qu’ils pouvaient avoir dans un contenant mal identifié par défaut de structuration. Elle rencontre donc des problèmes de structuration spatiale sur lesquels se greffent des problèmes d’orientation.
J’ai pratiqué peu après en fin de deuxième trimestre des tests d’évaluation scolaire (anciens) en français et calcul : elle a une moyenne de B, se montre meilleure en français (A-B). Conclusion : Lutine présente une Dyslexie bien compensée (avec beaucoup d’efforts cependant), compensation favorisée par une bonne mémoire dans le champ des histoires. Cela implique également qu’elle ne peut se fier à des automatismes qui ne se mettent pas en place et que l’analyse est indispensable au contrôle de ses productions écrites. 1. Travail effectué au cours de la premiere annee de prise en charge (une séance hebdomadaire assez régulière, elle habite dans un autre département)
Lutine aurait fait beaucoup de progrès. Je lui ai proposé d’arrêter, mais elle souhaite continuer à venir. Complément (juin de la première année) Nous avons commencé à apprendre à lire l’heure (utilisation d’un chronomètre) Pour sa DL nous travaillons sur un cahier (jeux d’intelligence, en fait sur attention, concentration, pensée verbale, la logique qui échappe au Dyslexique) :
Son enseignant de CM2 a réalisé un fascicule pour l’évaluation des acquis et des stratégies très intéressant. Le bilan confirme la dyslexie. Dans une annotation qu’elle écrit d’elle-même elle réalise une condensation typique de ce mode de fonctionnement : je laisse traîner mon cartable au milieu de (saute « la classe au lieu de ») la (ou les) (mis pour « le ») ranger.
Elle reste donc très dyslexique (malgré d’importants progrès sur le plan scolaire) dans certaines attitudes et performances : elle a besoin de dire tout de suite (le problème du délai) ; elle réalise mal l’existence de différents points de vue (un seul peut être « vrai ») elle a le souci du détail, des difficultés à résumer ce qu’on a dit (le problème de la pertinence) elle peut rédiger un texte « imaginaire » (imagination vs réel) elle « reconnaît » comme telle une phrase complexe et poétique elle utilise des compléments circonstanciels MAIS restent encore à travailler : la consigne l’analyse d’une phrase simple en groupes de mots d’une phrase complexe et d’en construire un problème important sur les temps des verbes reconnus mais pas orthographiés. En conclusion nous devons poursuivre notre effort par rapport à : la consigne tout ce qui a trait à l’analyse la morphologie verbale reprendre ce qui est en relation avec la division, les fractions etc. travailler le passage texte/graphique (codage/décodage/recodage, figuration) travailler autour de l’intuition et du point de vue. 2. Deuxième année de prise en charge Ce programme a été réalisé pour l’essentiel en insistant sur la créativité de Lutine, dessins et poèmes au niveau de l’expression et comme support à un entraînement sur l’orthographe qui restait son point le plus faible. Les séances n’ont pas été aussi régulières, mais à chaque fois elle souhaitait revenir même si j’avais l’impression de ne plus lui apporter grand chose de technique. Nous nous sommes quittées d’un commun accord, après que je l’ai mise devant le choix que je voyais pour elle : se contraindre à apprendre, apprendre encore des stocks de mots et se concentrer sur son travail ou utiliser systématiquement le support des tableaux comme nous le faisions ensemble, jusqu’à ce que ces vérifications deviennent automatiques (sorte de dialogue intérieur permanent faisant se recouper plusieurs niveaux d’analyse). Elle a fait sa 6e sans problème mais je ne saurai jamais quel a été son choix, a-t-elle trouvé une autre option ? Discussion sur des caractéristiques communes, profil courant du DL ? Que retenir des difficultés de Lutine que son maître a parfaitement su identifier ? |
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