l'apprentissage en question
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De la bascule : le changement mardi 1er février 2005, par J.Zwobada Rosel VictoireExtraits de la correspondance accompagnant le bilan (elle est en CP, née en décembre : Dosvin97 au Dr T Monsieur, Je viens de voir Victoire et sa maman pour un bilan que je n’ai pas réellement pu faire. J’en suis au stade des questions que je me pose. Le médecin scolaire a fait le diagnostic de troubles de la parole avec un test de dépistage, et je le confirme tout à fait dans l’analyse de sa parole spontanée. Elle présente en outre des moments de bégayage lorsqu’elle est émue par le sujet. En effet, Victoire est une petite fille extrêmement logorréhique, incapable, pour l’instant et dans le cadre de cette première rencontre, de s’inscrire dans un cadre qu’on lui pose verbalement. Elle ne répond pas aux questions, ne fait pas « ce » qu’on lui demande, car elle se précipite à « faire » sans écouter... Elle ne supporte pas que sa mère parle (cette dernière m’a dit avoir des problèmes d’expression, mais je n’ai pas eu le temps de savoir ce qu’elle entendait par là). Elle part (parle) dans tous les sens. En fait ces manifestations me semblent en relation avec plusieurs problèmes qui la tracassent et qui la mettent dans une position défensive : son origine Antillaise (qui en fait de « différence » renvoie très probablement à la différence des sexes et tout ce qui en découle...), les conflits de désir (rivalité avec sa petite soeur : oedipe pas élaboré, a-t-elle une position privilégiée auprès de son père ?), le fait d’être confrontée au principe de réalité avec le choix de l’école, de la classe etc... Il est évident pour moi qu’elle a besoin d’une prise en charge, et que j’espère pouvoir l’aider, même si je ne sais pas encore comment nous allons « travailler ». Il est probable que son comportement a obéi à la règle qui est de me montrer qu’il y a des problèmes, même si son entourage ne les perçoit pas de façon aussi évidente, et qu’ils ne se règleront que petit à petit au cours d’un travail ensemble, en leur temps. Le bilan (évaluation des compétences linguistiques) viendra plus tard, je m’en tiens au problème de son fonctionnement psychique pour l’instant : elle a besoin d’être « cadrée », d’entrer dans la, les règles, pour pouvoir intégrer celles du fonctionnement de l’écrit. En restant à votre disposition pour toute information complémentaire que vous jugeriez nécessaire, je vous prie de recevoir, Monsieur, l’expression de mes sincères salutations. Quand l’enfant a-t-elle basculé ? Le père, poigne de fer, s’en était mêlé. Rencontré au supermarché avec sa famille, il a donné sa version : elle a compris qu’il fallait qu’elle « travaille ». La part de l’affectif est évidente si on tient compte de la situation de départ. Il lui a fallu se poser, pour pouvoir partir de ce monde qu’il lui fallait quitter au moment où elle commençait à pouvoir s’y situer. |
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